FRANZ FALCH
Pour créer ses œuvres, l´artiste utilise la technique de la cire perdue.
Les sculptures sont obtenues à partir de moulages de formes naturelles (racines, feuilles, pierres, etc.) et de leur assemblage.
La sculpture est prête, il s’agit ici de la préparer à être moulée. Pour cela, l’artiste place les évents, qui sont des canaux nécessaires au coulage du bronze et à l’évacuation des gaz. Ces évents sont soudés avec la lame chaude. Une fois le moule confectionné, la sculpture peut passer au four.
L’artiste doit régulièrement vérifier la température du four. Les sculptures dans les moules y cuisent pendant une semaine, afin de sécher le moule, le cuire et permettre à la cire de fondre.
« Je me souviens que pendant ces semaines que durait le travail proprement technique, mon père se levait souvent plusieurs fois la nuit pour vérifier la température du four.» (Eva-Maria)
Une fois les moules cuits et refroidis, un coffrage est réalisé.
Le jour J de la fonte est arrivé.
Le creuset vient d’être placé dans le four.
A l’aide d’une pince, le creuset est sorti du four pour être posé sur le porte-creuset. « Ces journées pendant lesquelles les sculptures étaient fondues étaient des journées de travail intense. Mon père embauchait des artisans et artistes de sa connaissance. Enfants, on se cachait pour observer de loin ces « cosmonautes » recouverts de combinaisons et de casques. Ma mère passait ses journées dans la cuisine à préparer des repas pantagruéliques pour tout ce monde, car il fallait reprendre des forces.» (Eva-Maria)
Les déchets contenus dans le métal en fusion remontent à la surface. Sur la photo, on voit l’artiste retirant ces déchets.
La cire contenue initialement dans le moule a été évacuée grâce à la chaleur du four. Cette cire est maintenant remplacée par le bronze liquide contenu dans le creuset, et qui est coulé dans le moule. C’est pourquoi chaque sculpture est unique.
Une pièce vient d’être coulée (On voit la surface du moule).
Une deuxième pièce est en train d’être coulée.
L´étape suivante consiste à casser le moule réfractaire pour faire apparaître la sculpture désormais en bronze, couper les évents et nettoyer le métal. Il s’agissait d’un travail à la fois très physique et très délicat.
« Je me souviens de mes frères qui tapaient sur les moules avec des gros marteaux ; puis, quand la forme de la sculpture commençaient à apparaître, il fallait beaucoup de délicatesse pour ne rien casser. C’était mon père, en général, qui faisait ce travail-là, car il avait bien trop peur que quelque chose ne casse.» (Eva Maria)
Ce n’est qu’avec ce genre de technique que la surface de la sculpture est fidèle aux objets qui lui ont servi de moulage. Grâce à un travail précis et à un matériel de qualité, on retrouve les détails de chaque pierre et de chaque racine.